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Le conflit entre Israël et la Palestine ne cesse de se poursuivre


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    Par Samir Gharbi - Sans les persécutions qu’ils avaient endurées pendant des siècles dans toute l’Europe médiévale et jusqu’à la fin du 19e siècle, les Juifs européens auraient-ils été amenés à réfléchir à l’idée de «revenir» en Palestine?

    La question n’a jamais été tranchée par les Historiens. Et pour cause, le sujet est tabou.

    Les juifs européens – de différentes nationalités et cultures, de différents rites – sont les descendants – sur au moins 80 générations – des Juifs qui ont été «dispersés» par la force au fil des conquêtes successives de ce territoire historique, lieu de naissance des trois religions monothéistes abrahamiques: le judaïsme, le christianisme et l’islam.

    Ce territoire était habité il y a plus de 3 000 ans par des peuples disparates, organisés en tribus et en royaume. Il n’y avait pas alors de «pays» unique. Il y avait les Philistins, les Phéniciens, les Assyriens, et les premiers convertis à la religion de Jacob – Israël (Yacoub, dans le Coran), qui est fils de Isaac, fils d’Abraham… C’est Jacob qui fonda les 12 tribus d’Israël…

    Ces tribus étaient divisées en royaume. Elles ont vécu près de 500 ans sur le vaste territoire à côtés d’autres peuples non juifs… Leur histoire est complexe, mais leur règne s’achève quand ils sont battus par les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs et les Romains. Leur dernier royaume sera celui de Juda en l’an 586 avant J.-C. C’est la fin de l’Israël antique, mais évidemment pas celle du judaïsme, qui continue à prospérer en dehors de la Palestine.

    L’avènement d’un nouveau prédicateur, Jésus de Nazareth, qui dénonce les mauvaises pratiques de la religion juive et se fait crucifier, en l’an 30 ou 33, sur ordre des Romains, occupants alors de la Palestine, en réponse à la demande insistante des responsables religieux juifs accusant Jésus de blasphème… Jésus qui avait à peine une trentaine d’années, fils de Marie et de Joseph, lointain descendant lui aussi d’Abraham, de Jacob, de David… En moins de trois ans de prédication, Jésus a mis un terme à 2 000 ans d’histoires juives chaotiques. Une nouvelle religion monothéiste est née : le christianisme. Elle mettra trois siècles pour s’épanouir pleinement malgré les persécutions juives.

    En adoptant la nouvelle religion, l’empereur romain Constantin 1er (an 337) donne un nouvel élan aux disciples de Jésus-Christ.

    La Palestine, quand à elle, passe sous le contrôle des Byzantins (jusqu’en 638), puis des Arabes musulmans (après la mort du Prophète Mohamed, lui-même descendant d’Abraham). Les Arabes sont chassés par les Chrétiens en 1096, puis les Chrétiens seront à leur tour renvoyés par les Mamelouks égyptiens, lesquels seront battus par les Ottomans…

    Mais le territoire s’appelle toujours Palestine… Quand les Ottomans perdent la guerre face aux Anglais (1917), le territoire est placé sous mandat britannique… jusqu’en 1948…

    Mais avant même la colonisation britannique, les Juifs européens – menés par un formidable et puissant mouvement sioniste (1897) se sont donnés comme objectif de fuir les persécutions européennes chrétiennes incessantes (ghettos, pogroms, tueries, spoliations, insultes…): ils commencent par acheter des terres en Palestine aux Ottomans, aux Egyptiens … mettant les prix qu’il fallait… En dix ans, la population juive de Palestine augmente de 10 000 habitants… Elle triple en vingt ans, passant à 76 000 en 1920. Ils quittent leurs foyers en Europe et s’établissent en Palestine, en bonne entente avec les Palestiniens sur place, qui ignoraient que l’eau coulait sous leurs pieds…

    Légende. Répartition des premiers lots de terrains entre les juifs pour la création de Tel Aviv, le 11 avril 1909.
    Tel Aviv (en hébreu, signifie Colline du printemps) a été fondée, avec l’accord des Ottomans, pour abriter les immigrants juifs et désengorger la ville voisine de Jaffa, à majorité arabe. Les premiers terrains, rachetés aux Arabes et aux Turcs, ont été divisées en 66 parcelles, chacune pour une famille juive. Une association a été créée à cet effet – Agudat Bonei Batim (Association des bâtisseurs de maisons) – par le sioniste Arieh Akiva Weiss, un jeune entrepreneur tout juste arrivé d’Europe. Le 11 avril 1909, ce dernier organisa une loterie où chaque famille aura un lot tiré au hasard : 66 coquillages gris (avec le n° du lot) et 66 coquillages blancs (avec le nom de la famille). C’est ainsi que furent attribués les premiers parcelles constructibles de Tel Aviv.

    Le génocide nazi avec l’extermination de 6 millions de juifs allemands, français, polonais, etc., viendra, à la fin de la Seconde guerre mondiale, donner le dernier argument idéal au mouvement sioniste. Les Britanniques sont d’accord pour que l’ONU propose un plan de partage de la Palestine, ce qu’elle fera en 1947 en divisant le territoire en trois parties : une grande partie pour les Juifs (33 % de la population, soit 650 000), une moins grande aux autres palestiniens (musulmans et chrétiens, 67 % de la population), et une troisième partie, sous contrôle de l’Onu, Jérusalem, ville sainte pour les trois religions.

    Ce plan, annoncé le 29 novembre 1947, est accepté par la majorité des Juifs, et rejeté par la majorité des Musulmans. Après, c’est l’histoire «moderne» parsemée de trois guerres (1948, 1967 et 1973), de plusieurs Intifada, de violences, d’assassinats, de terrorisme des deux côtés…

    Mais, au lieu de s’adoucir, le leader israélien, signataire des accords de paix avec les Palestiniens, Yitzhak Rabin, est assassiné de deux balles dans le dos à Tel Aviv, le 4 novembre 1995. Avec lui, ce sont les accords de Oslo qu’ils ont assassinés. Le mouvement sioniste poursuivra son expansion territoriale et veut désormais annexer dès juillet 2020, avec le soutien des Etats-Unis, la Vallée du Jourdain, territoire palestinien située à la frontière avec la Jordanie.

    Ce sera une nouveau prétexte pour faire à nouveau la guerre, sous une forme ou une autre, alors que les populations vivent en paix relative, sauf la bande de Gaza (occupée par les Jihadistes du Hamas). Les 2 millions de Palestiniens qui vivent – en Israël, avec la nationalité israélienne – se sont intégrés, vaille que vaille, à la société israélienne (ils sont représentés par une douzaine de députés à la Knesset). Beaucoup de Palestiniens de Cisjordanie et, en particulier de la Vallée du Jourdain, ne demandent qu’à vivre en paix avec leurs voisins juifs…

    Mais le sionisme – qui est une idéologie de domination – veut coûte que coûte agrandir Israël afin de garantir à long terme un rapport de force démographique favorable et durable aux Juifs. Car, on ne le sait pas, mais le nombre de Juifs et de Palestiniens – vivant sur l’ensemble de la Palestine & Israël – est devenu en 2017 égal : 6,6 millions de Juifs, contre 6,6 millions de Palestiniens. Et depuis l’écart ne cesse de se creuser en faveur des Palestiniens : 7,1 millions en 2020, contre 7 millions de Juifs.

    L’organisation sioniste doit coûte que coûte occuper de nouvelles terres pour attirer de nouveaux immigrants juifs européens et américains… et relancer ainsi le mouvement de l’Alya religieuse (retour en Terre promise).

    Samir Gharbi

    Légende de la photo de la couverture
    Réunion entre propriétaires arabes et acheteurs juifs après un achat de terres (date inconnue). Source Google. Les ventes de terres par des Arabes et musulmans – Egyptiens et Turcs, notamment – ont commencé à la fin du 19e siècle pour se poursuivre au début du 20e siècle. Après la création de l’Etat d’Israël en 1948 et l’exode forcée des habitants arabes, plusieurs terres et maisons ont été expropriées de fait. Puis les implantations (colonies) se sont multipliées sur tous les territoires attribués à la Palestine par l’Onu. A cela s’ajoutent les annexions ultérieures. Prochaine étape décisive : l’annexion, annoncée pour juillet 2020, de la vallée du Jourdain située en Cisjordanie, propriété de l’Etat de Palestine, habitée actuellement par des Palestiniens et placée sous contrôle militaire israélien. Comment vont réagir à cette annexion suprême l’Autorité palestinienne, les Palestiniens, la Jordanie (pays frontalier), l’Onu, l’Occident et le reste du monde, à part les Etats-Unis qui ont déjà donné leur feu vert.

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    Author: Jessica Hoffman

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